Ma pratique de l'urbex
Définition
Abrégé de urban exploration (exploration urbaine), est une activité consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l'homme.
On appelle urbexeur celui qui pratique cette activité
Rappel à la loi
Un lieu n'est jamais vraiment abandonné, il a toujours un propriétaire même si celui-ci laisse son bien en situation d'abandon. Un panneau "Entrée Interdite" est très souvent présent rappelant cet état de fait.
Une activité qui flirte donc avec l'illégalité que je ne vous encourage en aucun à pratiquer.
Pourquoi l'urbex
J'aime les voyages et l'urbex s'apparente pour moi à un voyage en..."Urbexie"
L'urbex élargit mon univers photographique et m'offre un nouveau terrain de jeu riche en émotions…
L'architecture y est souvent présente et les beaux escaliers n'y sont pas rares.
S'imprégner de l'ambiance et s'approprier l'espace d'un instant ces lieux chargés d'histoire au milieu du silence que seuls les déclenchements de l'appareil photo viennent troubler…Un arrêt sur image, en immersion dans le passé.
Règles
- La première des règles et s'il ne devait y en avoir qu'une ce serait pour moi celle-ci:
Respecter le lieu que l'on visite et donc ne jamais en forcer l'entrée.
- J'ai fait de nombreuses explorations seul, mais il est plus sur de pratiquer l'urbex à deux, il est alors possible de s'entraider voire de partager les frais quand on explore loin de chez soi, mais aussi et surtout pour des raisons de sécurité. Dans tous les cas, seul ou à deux, il faut savoir renoncer devant un potentiel danger, une photo ne mérite pas de se mettre en danger…
- Deux personnes est pour moi la taille idéale du groupe, d'abord pour la discrétion mais aussi pour le partage de l'espace
- Les lieux sont souvent sombres, prendre une lampe torche permet de voir ou on met les pieds
- Je ne porte pas de "tenue de camouflage", c'est le meilleur moyen de se faire repérer …une bonne paire de chaussures, jambes et bras plutôt couverts pour se protéger des ronces et une tenue qui ne craint pas d'être salie, voire déchirée
- Un téléphone peut être utile en cas d'accident …la fonction GPS peut aussi aider…je pense juste à le mettre sur vibreur par souci de discrétion.
- Une des règles veut que l'on ne divulgue pas l'adresse d'un lieu et encore moins à un inconnu pour en préserver l'intégrité. J'adhère à cette règle. Demander une adresse sans même avoir jamais fait l'effort de la moindre recherche par soi-même est trop facile et démontre au minimum un manque de motivation… La recherche fait partie de l'urbex. Ceci étant dit je pense que pour certains spots ne présentant plus aucun risque de pillage et dont la dégradation est déjà bien avancée, un petit coup de main, sous forme d'indice, peut être autorisé …
- Et enfin une règle qui pourra paraitre secondaire mais que je m'applique pour chaque sortie quitte à en différer la date : s'assurer d'un temps ensoleillé…la lumière change tout…
Investigation
Quand l'on n'est pas dans un réseau, j'entends par là quand on n'a pas un cercle d'amis qui pratique la même activité et que donc personne ne voudra vous faire profiter de ses spots, il faut alors les trouver par ses propres moyens, c'est ce que j'appelle l'investigation.
Comme pour une enquête policière il faut croiser les indices, la recherche fait partie intégrante de l'urbex, elle est parfois fastidieuse, réclame persévérance et temps…La récompense est parfois au bout …
Parfois la recherche aboutit mais le spot se trouve bien trop loin du rayon d'action que l'on s'est imposé, le spot restera alors un nouveau point sur une carte… jusqu'au jour où ces points seront suffisamment regroupés pour envisager de partir sur 2 voire 3 jours…
Mais parfois la recherche n'aboutit pas…il y a une vie en dehors de l'urbex …
Ces lieux visités ont une histoire, petite ou grande, la connaitre quand cela est possible est pour moi indissociable de la visite, la photo seule ne suffit pas…
Réseaux sociaux, internet, Google Earth ou Maps sont mes alliés
Discrétion
Garer la voiture le plus discrètement possible est la première des préoccupations à avoir. L'urbex est à la mode, dans nombre de cas d'autres urbexeurs seront passés avant nous, les voisins sont à l'affut, c'est souvent la voiture qui dénoncera notre présence qui plus est si la plaque d'immatriculation affiche un département différent. Je n'hésite pas à marcher ½ heure si nécessaire…
Explorer seul ou à deux, la discrétion commence aussi là…plus on est nombreux, plus on a de chances de se faire remarquer, plus il nous faudra de temps pour passer une clôture, s'infiltrer sous un grillage, etc, et multipliera le risque de se faire attraper…sur le moment ou plus tard…
Adrénaline
Elle fait partie de l'exploration mais clairement l'adrénaline n'est pas mon moteur. Si je pouvais je privilégierais l'autorisation pour chacune de mes visites...je la sollicite parfois mais c'est comme jeter une bouteille à la mer...
Je subis donc l'adrénaline plus qu'autre chose, elle permet de rester en alerte.
Plan B
Quand on part en exploration on ne sait pas à l'avance si on va pouvoir entrer. L'urbex n'est pas figé dans le temps, certains lieux échappent à l'urbex, retrouvent un acquéreur, d'autres sont en cours de réhabilitation, parfois refermés. Fidèle à cette règle incontournable qui est de ne pas forcer une entrée, on fait alors chou blanc. Dans ces cas là Il vaut mieux et si le spot est assez loin c'est encore plus vrai, avoir un plan B. Certes devant un spot inaccessible la désillusion est forte mais le plan B permettra, peut être, de sauver la journée...
L'exploration
En urbex j'aime retrouver les traces du temps qui s'est écoulé, des peintures qui s'écaillent, l'humidité qui ronge …un urbex dans son jus…j'ai beaucoup moins d'appétence pour les endroits trop propres, exempts de poussière…et si l'architecture ou encore un escalier s'invitent à la fête, je suis comblé…
Une fois sur place je n'oublie jamais que je suis dans une propriété privée et qu'à tout moment le propriétaire, un gardien voire un voisin qui surveille peut venir. Je m'astreins à passer le moins de temps possible sur site. J'ai donc une vision en amont de mon exploration. Bien souvent c'est une photo vue ici ou là qui a déclenché ma recherche du site. Quand je suis sur place c'est cette pièce que je vais photographier en premier lieu, ignorant dans un premier temps toutes les autres. J'aurai en cas de "mauvaise rencontre" photographié l'essentiel…Dans le même état d'esprit je réserve les photos des extérieurs pour la toute fin de l'explo, juste avant de partir.
Se faire "attraper"
Malgré les précautions prises il peut arriver, et ça m'est m'arrivé, de se faire surprendre en pleine exploration par un voisin, un gardien, le propriétaire, voire la police....Les premiers échanges sont souvent très rudes, dans tous les cas je sais être en faute et je fais donc profil bas en commençant par présenter des excuses, expliquant ensuite ma démarche...il est évident que je n'ai avec moi pas d'autre matériel que mon appareil photo et ça aide...
La photo
En photo on est confronté à des lieux souvent peu éclairés, sombres, volets fermés, d’où la nécessité de faire des poses longues et d'utiliser un trépied pour maitriser la montée en Iso.
Compte tenu de la configuration et souvent le manque de recul l'utilisation d'un grand angle est préférable.
Je déclenche avec une télécommande infra rouge
Mon matériel : D750 Nikon équipé d'un 16/28 F/2.8 Tokina